vendredi, novembre 18, 2005

" La définition de l'opprimé" par Christiane Rochefort.

"Il y a un moment où il faut sortir les couteaux. C'est juste un fait. Purement technique. Il est hors de question que l'oppresseur aille comprendre de lui-même qu'il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez vous à sa place.
Ce n'est pas son chemin. Le lui expliquer est sans utilité. L'oppresseur n'entend pas ce que dit son opprimé comme langage mais comme un bruit. C'est la définition de l'oppression [....]

L'oppresseur qui fait le louable effort d'écouter (libéral intellectuel) n'entend pas mieux. Car même lorsque les mots sont communs, les connotations sont radicalement différentes.
C'est ainsi que de nombreux mots ont pour l'oppresseur une connotation-jouissance, et pour l'opprimé une connotation-souffrance.
Ou : divertissement-corvée. Ou loisir-travail. Etc.
Allez donc communiquer sur ces bases."

C'est ainsi que la générale réaction de l'oppresseur qui a "écouté" son opprimé est, en gros : mais de quoi diable se plaint-il ?
Tout ça c'est épatant.

Au niveau de l'explication, c'est tout à fait sans espoir. Quand l'opprimé se rend compte de ça, il sort les couteaux. Là on comprend qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Pas avant.

Le couteau est la seule façon de se définir comme opprimé. La seule communication audible.[...]"

Christiane Rochefort dans la présentation de la traduction française de SCUM MANIFESTO de Valérie SOLANAS. (Paris, La nouvelle société, 1971)

lundi, novembre 14, 2005

Je dirais meme plus

Puisqu'il est impossible d'y échapper à moins d'avoir un cerveau de footballeur (et encore, même eux ont un avis sur la question), je vais en remettre une couche sur le baisage collectif qui s'annonce.

Attention les filles, vous qui avez été bien sages, vous qui ne vous plaignez pas, vous qui ne lancez ni boules de pétanques ni machines à laver par les balcons, vous allez voir arriver tout un tas de formidables dispositifs destinés aux mâles qui trainent autour de vous mais vous ne pourrez pas y prétendre.
Parce que vous êtes leurs femelles et bien loin d'être considérées comme des individues auxquelles il pourrait leur monter au cerveau d'appliquer les jolis concepts dont on est abreuvées depuis des jours, vous n'aurez ni formations, ni contrats aidés, ni opportunités de carrières, ni possibilités de mobilité. Vous êtes invisibles depuis des jours et ils ne vous aideront pas à sortir de l'ombre.

Mais ne vous inquiétez pas, grace au miracle de l'hétérosexualité, vous vivrez heureuses et aurez beaucoup d'enfants...
...le rêve...

dimanche, novembre 13, 2005

Tout le monde en parle!

Alors moi aussi!
Moi aussi j'ai un avis de comptoir sur les ...bip... qui ...bip... des ...bip... en traitant les ...bip... de ...bip...
C'est obscur?
Mais ca va s'éclaircir d'autant que les seules personnes qui vont venir lire ce post connaissent déja mon avis sur la question.
Ca m'énerve d'entendre le mot "égalité" dans la bouche de mecs qui considèrent les femmes comme des trous, des boniches ou les 2. Voilà!
Alors c'est sur, c'est pas la question et c'est pas étonant parce que c'est jamais la question mais encore et toujours, personne (sauf Marie Drucker dont la question a été salement ignorée par je sais plus quel gros con) ne vient pointer le fait que ca fait 15 jours que les seules femelles qu'on voit à la télé sont des présentatrices. Y'a pas de filles dans les banlieues? Elles ont pas d'avis sur la question? Tout va bien pour elles?
On n'en sait rien et on s'en fout.
Alors quand je les entends dire qu'ils sont traités comme de la merde, j'aimerais bien qu'ils nous disent comment ils traitent leurs soeurs, leurs copines et leurs mères sur lesquelles, avec un peu de patience, tout va retomber puisqu'elles font quoi les mère si elles sont même plus bonnes à contrôler leurs gosses?

dimanche, novembre 06, 2005

Placard

Je viens de relire mon dernier post et j'y ai vu une faute de grammaire et c'est moins mon truc que les fautes de vocabulaire (probablement dues à un manque de lecture que je vais bien finir pas assumer). Un peu de psychanalyse sauvage et j'en déduis que celle que je suis au waterpolo, celle qui nie son lesbianisme radical, est une autre.
Que toutes celles qui sont décues par mon manque de militantisme se rassurent, elle risque de ne pas survivre très longtemps à l'hétérosexualité pesante dans laquelle elle est plongée 2 soirs par semaine... mais pas tout de suite, ce coming out se doit d'être stratégique...